jeudi 14 novembre 2013

RELEVÉ DE CONDITIONS POUR MIMI.




Le 28 octobre 2013, Madame Aminata Touré, deuxième Premier Ministre sous l’ère Macky SALL a déroulé devant les représentants du peuple la politique générale du gouvernement. Au-delà des axes déclinés notamment la réduction des inégalités sociales, la relance économique et le renforcement de l’état de droit et de la bonne gouvernance, le discours a été marqué par la restauration des valeurs fondamentales gage d’un véritable développement. Le Premier Ministre a profondément mis l’accent sur le travail, la rigueur, la discipline, l’organisation et la reddition des comptes. Cette invite au retour à des valeurs républicaines et morales est à saluer. Alors qu’on a l’habitude d’entendre les Sénégalais dire que « khaliss kene dou ko liguey, daniou koy lidianti », le PM a pris le contre-pied de cette expression malheureuse et courante en affirmant haut et fort que « khaliss daniou koy niakh ». C’était un moment fort apprécié du grand oral de Mimi Touré.

Cependant, il faut aller plus loin que le discours pour opérer une véritable rupture avec les pratiques habituelles qui plombent notre développement socio-économique et moral, voire spirituel. Dans l’immédiat, il est absolument indispensable d’opérer une distance entre les contraintes de la politique partisane et l’urgence des affaires étatiques. Par exemple, les tenants de fonctions hautement prenantes devraient céder leurs rôles au sein du parti à d’autres camarades plus disponibles. On pourrait ainsi atténuer l’invasion du palais, des ministères et des directions générales par des militants et écarter les soupçons persistants de clientélisme. Car, il suffit de faire un tour dans ces lieux censés être les centres d’exécution de la vision et de la politique du Président de la République pour constater à quel point ils font aussi office de permanence politique pour les militants. C’est à se demander si les ministres et leurs personnels trouvent le temps de travailler efficacement et rigoureusement, entre les audiences et les coups de fils interminables. Malgré les larges créneaux accordés aux discussions politiques, la majorité des militants continue de se plaindre de l’inaccessibilité supposée des responsables promus. L’autre avantage d’une séparation entre fonctions étatiques et rôles au sein des structures serait de se pencher sérieusement sur l’organisation urgente de nos forces politiques

Ces remarques libres, spontanément formulées, font partie des difficultés qui expliquent le décalage entre les théories et la réalisation des projets de notre gouvernement, pourtant, pertinents et salutaires. Après la déclaration de politique générale, saluée par beaucoup d’observateurs ainsi que les populations, on espérait voir les ministres « envahir » les médias pour approfondir et compléter le discours de politique générale sur ses aspects sectoriels et techniques. Nous savons tous que le format de la déclaration de politique générale ne permet pas d’expliquer, dans les détails, les priorités des politiques à mettre en œuvre. Les ministres, dans leurs départements respectifs doivent nous dire comment et dans quel horizon les projets et les réformes annoncés dans la politique générale seront mises en exécution. Sinon, quel l’intérêt de retenir, pendant 8 heures, l’attention du peuple, si une pédagogie efficace des priorités retenues n’est pas développées par les membres du gouvernement ?

Le mandat du Président Macky SALL placé sous le sceau de la rupture impose un courage politique sans précédent. Ce courage se traduirait d’abord par une haute compréhension et une application sans faille de la célèbre formule du président de la République : « la patrie avant le parti ». Donner un contenu rationnel, dans tous les domaines, à cette profession de foi patriotique serait une manière de répondre à beaucoup d’attentes. Car, les Sénégalais sont profondément traumatisés par les iniquités qui ont sévi dans notre pays durant le règne de Wade. Pour éviter qu’elles deviennent des habitudes incontournables, il faut vite siffler la fin de la recréation. C’est à ce niveau que le premier ministre Mimi Touré nous rassure plus. Elle aborde, en effet, sans tabou, la nécessité de combattre ceux qui trichent pour parvenir à leurs fins. Et, quand on connaît leur proportion, leurs pouvoirs et leurs influences dans notre société, la démarche paraît moins tautologique. Mimi mérite, en cela, un soutien entier, notamment de la part de la Convergence des Cadres Républicains envers laquelle, elle a manifesté, la semaine dernière au Radisson Blu de Dakar, un enthousiasme sans précédent. Nous espérons la recevoir à Paris où la plus dynamique CCR de l’Alliance entend mettre à sa disposition ses talents pour l’exécution et la vulgarisation du Yoonu Yokkuté.

Amadou Bâ, CCR France

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