vendredi 12 septembre 2014

ÉDITO 2




Voilà un an, ce 12 septembre, qu’on lançait un blog de libre expression collective dénommé La Permanence Républicaine. Des inquiétudes diverses et un espoir jamais entamé avaient présidé à l’ouverture de cet espace. Le doute n’empêche pas l’optimisme, dit-on ; il en rationalise la perspective. Face aux nombreux défis qui interpellent nos générations et au sentiment d’une conscience collective en faillite, nous avions choisi d’agir. Le besoin de laisser des traces, la responsabilité de s’engager et le devoir de témoigner sur les faits qui ponctuent la vie nationale ainsi que d’autres sujets touchant à ses intérêts, motivent nos prises de position. En cela, force est de reconnaître que cette ligne qu’on espère partagée est, plus que jamais, opportune. Car, le Sénégal, et plus largement l’Afrique et le monde, traversent une crise systémique multiforme dont l’effet le plus universel est la démultiplication de la consommation, de l’égoïsme, de l’hypocrisie et du pessimisme.

Dans un contexte global où des constats puissants et pertinents dominent des mesures partielles et souvent peu audacieuses, il est urgent que resurgissent des idéologies humanistes de progrès. La politique des chiffres, de la productivité et de la rentabilité est, de plus en plus, perçue comme une chimère. Elle offre juste des arguments parfois fallacieux à certaines institutions et des plans de carrière à leurs serviteurs les plus ambitieux. Le plus surprenant, c’est lorsque les grands acteurs de la mondialisation (États, Firmes transnationales, Organisations régionales et internationales, ONG…) présentent leurs actions prioritaires. Il serait présomptueux, voire imprudent de remettre en question les orientations de ces structures qui disposent, sans doute, des meilleures ressources humaines, légales et matérielles mais il faudrait, peut-être, interroger l’impact de leurs plans d’actions sur les populations. Ces dernières semblent tellement peu impliquées et, par conséquent, peu concernées qu’elles créent des univers propres, fragilisant ainsi l’utopie universelle de l’union, du vivre-ensemble, du Même. Les expressions les plus parfaites de ces segmentations se retrouvent dans les interdépendances en ligne et, plus particulièrement, dans les réseaux sociaux. Ces mondes parallèles affirment un certain repli et imposent leurs réalités qui défient constamment les hégémonies.

Voulant réagir à des inconséquences analogues et à leurs retombées insoupçonnées sur notre nation et sur « son Peuple, son But, sa Foi », notre blog a hébergé des opinions individuelles très fortes. Elles ont porté sur les rapports de forces politiques au Sénégal, la crise des valeurs, la citoyenneté, la bonne gouvernance, le fait religieux, l’économie et sur des portraits d’illustres hommes d’État (Senghor, Dia, Mandela). Les 28 articles déjà publiés au moment de ce bilan ont été inégalement consultés ou partagés, ce qui nous donne une idée des sujets qui mobilisent l’attention de nos lecteurs. C’est le lieu de remercier vivement ces derniers pour l’intérêt accordé à nos sorties mais il est bon de rappeler que nous n’avons aucun intérêt à nous inscrire dans la logique du tout pour l’audience. Par ailleurs, au nom de ce principe, tous les textes proposés n’ont pas été publiés sur le blog.


Toutefois, même si la réalité nous a éloignés du format initial souhaité d’une page, nos orientations esthétique et éthique demeurent constantes. Une attention particulière est toujours portée sur l’expression et la manière dont sont abordées les thématiques soumises. Quant au fond, son acuité, sa sincérité et son objectivité sont privilégiées. 
Enfin, nous vous invitons encore à nous rejoindre par vos contributions pour faire vivre cet espace qui est résolument une tribune des opinions républicaines.

Latyr DIOUF, CCR France

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