samedi 12 septembre 2015
vendredi 16 janvier 2015
2014, UNE ANNÉE DÉCISIVE, MINE DE RIEN
Le traditionnel discours à la Nation du
président de la République a été une occasion en or pour certains acteurs
politiques de sortir de leur apathie. Cette allocution a permis au Chef de
l’État de présenter ses meilleurs vœux au peuple sénégalais marquant notre
volonté renouvelée de vivre ensemble, notre foi de tolérance et de fraternité.
Son but n’était donc pas de faire un bilan annuel d’activités qui aurait été
plus long avec des critères d’évaluation plus techniques et plus larges des
politiques publiques. Au lieu d’apprécier objectivement son format condensé,
son fond et sa forme, certains politiciens se sont emparés du discours pour lui
opposer des reproches froids qui attendaient ce moment pour se manifester. Il serait vain de vouloir
apporter une réplique argumentée à ces sorties dont le principal but est la
visibilité médiatique. Il est tout à fait compréhensible de profiter des
retombées de ces instants solennels de fin d’année où les audiences explosent.
Après les différentes réactions, il nous a semblé important de rappeler
spontanément, sans être exhaustifs, quelques moments forts ayant marqué l’année
écoulée. Cet énoncé devrait permettre à chacun d’apprécier librement les
efforts de l’équipe gouvernementale.
L’année 2014 a été essentiellement marquée
par le lancement du Plan Sénégal Émergent (PSE) unanimement approuvé par les
partenaires techniques et financiers (PTF) et les pays partenaires au Groupe
consultatif de Paris. Au-delà de l’immense succès du Sénégal lors de ce
rendez-vous, ce plan, devenu le seul référentiel politique à long terme
(horizon 2035), marque un changement de paradigme dans la mise en œuvre des
politiques publiques de développement. Jusque-là, les politiques publiques
avaient comme objectif principal la
lutte contre la pauvreté alors que le PSE, plus ambitieux, s’appuie a
une visée transformative plus inclusive et plus apte à mettre notre pays sur la
voie de l’émergence. Pour l’étape intermédiaire de 2018, la stratégie de
développement est déclinée autour de trois axes majeurs : (1)
transformation structurelle de l’économie et croissance ; (2) capital
humain, protection sociale et développement durable ; et (3) gouvernance,
institutions, paix et sécurité. Un certain nombre de secteurs clés ont été
identifiés autour du PAP (plan d’actions prioritaires) pour la période
2014-2018.
Après avoir identifié les atouts dont
dispose notre pays, le président de la République a mis l’accent sur le
développement de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et de l’industrie
agroalimentaire. Cette stratégie répond à une triple ambition :
renforcement de la sécurité alimentaire et rééquilibrage de la balance
commerciale, développement des filières compétitives intégrées à haute valeur
ajoutée et préservation des équilibres socio-économiques et dynamisation de
l’économie rurale. Cette volonté a été récemment réaffirmée par le président de
la République lors sa tournée économique dans la région du fleuve pour
atteindre l’autosuffisance alimentaire en riz à l’horizon 2017. C’est dans ce
sens qu’une mesure pertinente a été prise : la suppression de la TVA sur
le riz local.
La célébration de la première édition de
la journée nationale de l’Élevage confirme la grande ambition du président pour
ce sous-secteur et sa volonté d’en faire un levier de l’émergence économique.
Les éleveurs ont été sensibles, lors de la cérémonie inaugurale, aux efforts
considérables consentis par le gouvernement : l’élaboration d’un plan
national de développement de l’élevage et d’un code pastoral, la modification
du code pénal pour lutter contre le vol de bétail, la mise en place des
mécanismes de pérennisation, de l’auto-approvisionnement des éleveurs en
aliments de bétail, l’accès au crédit etc. Le président de la République a
annoncé la mise en place prochaine, à Niakhar, d’un centre d’impulsion pour la
modernisation de l’élevage (CIMEL) à vocation caprine. L’objectif est
d’améliorer la productivité et la compétitivité de l’élevage.
C’est dans le même sillage que la première
journée nationale de l’Artisanat a été célébrée à Mekhé. Ce sous-secteur occupe
une place de choix dans le PSE basée sur une volonté d’intensifier le
développement de la formation et du perfectionnement, de réaliser et d’équiper
des infrastructures modernes et de promouvoir, de manière soutenue, les
produits et services artisanaux. Le gouvernement a entrepris un certain nombre
d’actions : l’installation des Comités Régionaux d’Artisanat dans les
quatorze régions, la réhabilitation du Centre de Formation Artisanale (CFA) à
Dakar et des Centres de perfectionnement dans certaines localités. Pour
financer les artisans, une convention de partenariat d’un montant de 2,741
milliards de francs CFA a été signée entre le ministère de tutelle et le FONGIP.
Sur le plan social, l’année 2014 a vu la
baisse du coût du loyer, l’élargissement des bourses de solidarité familiale et
la couverture maladie universelle (CMU), la gratuité des soins pour les enfants
de 0-5 ans, la baisse de l’impôt sur le revenu. Ces efforts traduisent la
politique de solidarité que le président de la République ne cesse de
manifester à l’endroit des plus démunis. Un important programme de logements
sociaux à Diamniadio a été lancé.
Au même moment, une stratégie de
rationalisation des dépenses publiques a été mise en place. Cette politique a
permis de faire des économies considérables sur les logements de fonction de
l’État d’environ 12 milliards ainsi que sur les factures téléphoniques etc.
Par ailleurs, des solutions durables ont
été adoptées notamment sur la crise universitaire. A l’issue de la concertation
nationale et de la tenue du conseil présidentiel sur l’avenir de l’enseignement
supérieur, un certain nombre de décisions ont été prises par le chef de l’État
permettant la mise en œuvre du programme de réformes prioritaires 2013-2017 et
du plan de développement de l’enseignement supérieur et de recherche pour la
même période. C’est ainsi que la carte universitaire est redéfinie avec la
construction prochaine des universités de Sine Saloum et de Diamniadio dont le
financement est déjà mobilisé ainsi que la rénovation des infrastructures dans
les universités existantes. Ces deux universités auront une capacité d’accueil
de 60 000 étudiants avec 20 UFR (unités de formation et de recherche).
Parallèlement, un vaste réseau d’instituts supérieurs d’enseignement
professionnel (ISEP) : Matam, Thiès, Diamniadio, Bignona et Richard Toll
est en cours. Pour celui de Matam, l’appel d’offre est déjà lancé alors que pour
Thiès le marché est attribué sur financement de la Banque mondiale.
La bonne gouvernance devient de plus en
plus une réalité avec le démarrage des activités de l’OFNAC qui reçoit la
visite des ministres pour la déclaration de patrimoine, conformément à la loi
et à l’exigence de transparence et de reddition des comptes dans la gestion
biens publics impulsée par le président de la République.
Pour financer les politiques sectorielles
du PSE, l’État a mis en place une batterie d’instruments de financement
innovants tels que le FONGIP, le FONSIS, la BNDE et la Finance Islamique. Ces
mécanismes déjà opérationnels pourront répondre aux besoins de financement des
PME, censées porter la croissance économique et créer des emplois.
L’année 2014 aura aussi été marquée par la
mise en place de l’acte III de la décentralisation adopté en fin décembre 2013 pour
promouvoir la gouvernance locale et de proximité.
Le traitement du seul cas identifié de la
maladie à virus Ebola et la politique de prévention déployée par les services
de santé ainsi que la fermeté du chef de l’État sur la fermeture des frontières
terrestres avec certains pays ont été déterminants dans la lutte contre cette
pandémie.
Sur le plan diplomatique, la réactivité de
la médiation sénégalaise dans la crise burkinabée a permis de trouver une
solution rapide et d’éviter à ce peuple frère des lendemains incertains.
L’organisation du sommet de la
Francophonie en fin d’année a été une réussite totale. Le Sénégal a réalisé, en
un temps record, le Centre International de Conférence Abdou DIOUF. Il a ainsi montré
ses capacités de répondre aux exigences des rencontres internationales en
termes de sécurité, malgré les menaces liées au terrorisme et à la maladie
Ebola dans la sous-région. A travers le succès unanimement salué de cette 15ème édition, le Sénégal a confirmé sa
réputation mondiale de pays de la Téranga et renforcé son image dans le concert
des grandes nations.
Même si l’on entend et comprend
l’impatience de certains citoyens, il serait juste de reconnaître que 2014 a vu
des réalisations et des décisions importantes qui confirment la volonté du
président de la République de tenir les promesses faites à son peuple. Devant l’ampleur
des dérives multiformes du régime précédent, la tâche est ardue mais, sans
prétention démesurée et sans communication offensive, gageons que le pouvoir actuel
fera tout pour que notre pays s’éloigne de la précarité oppressante dans
laquelle il semblait fatalement enfermé.
Amadou BÂ, CCR France
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